lundi 13 avril 2015

Et le ciel t'aidera

J'ai lu "Et le ciel t'aidera" de Valentine Picard dans le cadre de "A la découverte d'auteurs francophones" sur le blog de Sariah'lit que je remercie énormément.





Détails :

Auteur : Valentine PICARD
Nombre de pages : 142
Editions : Société des écrivains
Genre : Roman contemporain

Résumé :

Face à Étienne, les yeux dans les yeux, elle lui prend les mains qu'elle joint aux siennes en les posant sur sa poitrine et sa voix se fait plus douce:
— Regarde-moi, écoute-moi, ne m'interromps pas. Je vais te délivrer un message. Retiens bien chaque phrase, chaque mot. Je ne peux te le dire qu'une fois. Lorsque j'aurai fini, tu me poseras une question, une seule. Après quoi, tu accompliras ce qui doit être accompli. Si tu as besoin d'aide, je serai là.
Étienne, rendu muet par le ton grave et solennel de sa cousine, fait oui de la tête. Alors Gaby parle lentement, en détachant les mots avec application:
— Tu es ici au milieu des deux mondes. Une mort vaut une vie. Tu aideras un humain à mourir, un autre à naître, puis tu choisiras ta fonction d'éternité."
Ce n'est pas le fantastique qui prime dans ce roman qui place un défunt face à une double mission... Nulle recherche du sensationnel ou du frisson de la part de Valentine Picard qui aborde cette dimension avec discrétion et retenue, pour mieux développer sa vision de l'existence et des relations humaines... Une conception qui implique compréhension et compassion, respect et sens du pardon, mansuétude et chaleur, qui fait ainsi de cette oeuvre un tendre conte philosophique dont on ressort avec un sentiment plus apaisé pour soi-même et pour autrui.



Mon avis :

Tout de suite on pense au proverbe "aide-toi et le ciel t'aidera" et c'est d'ailleurs la citation du début du livre...
Je me suis plongée avec plaisir dans cette histoire familiale. On y entre à l'occasion d'un événement douloureux pour plusieurs générations et c'est ainsi qu'on fait la connaissance d'Étienne et de ses descendants.
Le deuil fait partie intégrante de ce roman mais je n'ai pas trouvé l'histoire trop triste, au contraire elle est plutôt porteuse d'un formidable message d'amour et d'espérance en la vie après la mort.
Ce qui est douloureux dans le deuil c'est le moment où la personne s'en va et que les êtres chers en prennent conscience mais peut-être qu'il n'y a que l'enveloppe physique qui part... L'âme reste intacte et si l'on comprend bien ce qu'écrit Valentine Picard, ceux qui sont partis nous aident à avancer et à prendre les décisions qui sont bonnes pour nous. J'aime croire à cela car cela permet d'adoucir la peine.
Dans ce roman, on voit tout de suite les personnalités totalement différentes qui composent cette famille. De prime abord on penserait que les plus touchés seraient les enfants d'Étienne mais au-delà de sa mort ils s'interrogent sur son histoire et par conséquent la leur... Ils sont aussi plus pragmatiques et doivent gérer la situation. La génération suivante peut se laisser aller à exprimer sa tristesse, et le sentiment de perte de l'être cher et ainsi démarrer la période de deuil plus rapidement puisqu'elle n'a pas à assumer toutes les formalités habituelles.
J'ai trouvé que ce roman était touchant, sincère et finalement presque joyeux...Il nous emmène sur un sujet délicat mais Valentine Picard a formidablement bien décrit les différents sentiments que l'on peut ressentir dans un moment tel qu'un décès. Au-delà de ce thème c'est aussi un hymne à l'amour et au respect de soi-même.
L'appartenance à une famille peut être lourd à porter mais il faut savoir s'en détacher pour grandir et avancer. C'est ce que je retiens de cette lecture et c'est un livre que je recommande de lire car il est très bien écrit et ne tombe pas ni dans l'exagération ni dans le sentimentalisme qui en fait oublier le fil conducteur.

Chroniqué pour Sariah'lit dans le cadre du projet "A la découverte d'auteurs francophones".
 


Extrait choisi :

« Ainsi donc est fait l’Univers, composé des deux faces d’un seul miroir, les deux moitiés d’un seul tout. Un tout, un entier, un ensemble où chacun a sa place et son utilité, où chacun détient à un moment donné le choix de son destin, qu’il appartienne à l’un ou l’autre monde.
« Et maintenant, se dit Étienne, quelle est ma place dans l’au-delà ? À quelle fonction d’éternité suis-je destiné ? En
quoi suis-je utile ? »
Comme une évidence, la réponse s’impose soudain à lui, avec un mot tout simple : aider. Aider les autres, les vivants, ceux de l’ici-bas. Aider à vivre, aider à mourir, les écouter et veiller sur eux, consoler leurs peines, comprendre leurs doutes et inspirer leur choix et surtout les aimer pour ce qu’ils sont, des êtres humains, comme lui, destinés à naître, vivre, mourir et renaître. »

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